La hijra a Djibouti

Publié le par al_hijra_fissabilillah

Témoignage d'un frère qui a fait sa hijra a djibouti, la discussion est tirée du site www.darwa.com, voici le lien qui mène directement à la discussion: http://www.darwa.com/forum/showthread.php?t=11746 (barakallahu fiho pour m'avoir permis de publier cela ici).

<< as salamu 'alaykum wa rahmatullahi wa barakatuh

J'ai fait hijra avec ma femme et ma fille de 14 mois à Djibouti (pays de ma femme) wal hamdu lillah. J'y suis depuis le 21 dhul qi'dah (1er janvier [2005]). Ca fait plaisir d'entendre l'adhan à chaque prière, de voir des qumssan, beaucoup de izar. Ici la plupart le portent mais le considèrent comme un vêtement de "repos". C'est à dire, travaillent le matin en pantalon, et l'après midi en izar. A ce sujet c'est une sunnah qui est très peu connue en france, et (presque) personne ne met de izar.

Al hamdu lillah Qui m'a facilité, quand je suis arrivé (chez ma belle famille), j'ai rencontré un frère salafi français au masjid (le markaz des tabligh de Djibouti). J'avais auparavant trouvé un frère salafi de Djibouti avant de venir et il m'avait parlé d'un frère talibu l 'ilm qui s'appelle abu Zakariyya et de 2 madrassas. Je lui en ai parlé et il connaissait, al hamdu lillah (car je m'attendais plutôt à ce qu'il soit tabligh). Je suis allé manger chez lui, avec un autre frère éthiopien. Il m'a appris qu'un autre frère français habitait dans la quartier. J'ai rencontré par la suite de nombreux frères Djiboutiens salafis, al hamdu lillah.

Masha allah, on voit vraiment que ce n'est pas la france. Comme par exemple notre habitude de la chachilla, ici les frères sont plutot en 'imamah (turban), soit enroulé sur la tête, soit posé (comme en Sa'udi). Je vais souvent prier le soir au masjid sa'udien (beaucoup moins de bid'as qu'ailleurs), il est collé à un institut où je me suis inscrit à des cours d'arabe (gratuits). Ici, les langues officielles sont le français et l'arabe. Bien que la langue courante soit le somali. L'arabe courant est souvent du dialecte yemeni, car il y en a beaucoup ici (commerçants). (Par exemple, ils disent "baytik" pour une femme et "baytak" pour un homme, en accordant la dernière lettre du mot)


Je n'ai pas encore trouvé de travail, tawakkaltu 'ala Rabbi. Il y a pas mal d'entreprises masha Allah, après il faut trier pour le halal. Beaucoup de frères partent à Dammaj pour étudier et reviennent travailler pour repartir. J'éspère y aller insha Allah aussi. La monnaie d'ici a à peu près la même valeur que le riyal yemeni. Mais la vie est moins chère qu'au yemen d'après ce que j'ai entendu. On peut aller au yemen en bateau (boutre) pour 5000 francs djib l'aller (environ 21 euros).


Ici il y a les produits que vous trouvez en france, mais il vaut mieux s'accoutumer, car manger comme en france est très cher. Il y a les produits Leader Price et les grandes marques. Sans doute par le biais de la colonisation française puis par la présence de l'armée et de la légion. Les grosses fitan d'ici sont surtout à CAUSE des français et de leurs familles. Là on a déménagé (toute la famille) et on est près de leur base. (Quand ils sont pas en occident, on les entend plus parler du "respect" du pays dans lequel on vit, etc...)


Les petits restos de rue font des plats que personnellemt j'aime beaucoup, comme la fatira (pâte plate cuite, puis ils mettent de l'omelette dessus et de la viande hachée aux oignons, et coupent en petits bouts). Ca coûte pour donner un exemple, entre 200 et 300 francs (1 euro = environ 230 francs).
Bon, le problème quand ils voient des blancs, c'est qu'ils voient des billets, et augmentent les prix. AL hamdu lillah, je n'ai pas trop eu ce problème. Mais un frère qui est un ancien légionaire et qui est ici depuis longtemps me parlait de ce problème.


La nourriture d'ici est surtout à base de riz (basmati) et de sauce à la viande ou au poisson. Vous pouvez touver du lait frais (dont du lait de chamelle). Vous avez 1kg de farine ou de sucre pour 100 francs. un oeuf : 25 francs. Ici ils font la cuisine dans des trucs que personnellement j'aime pas trop. Ca vient de chine, ça marche au kérosène, et c'est compliqué. On allume des mèches, puis on pose dessus la casserole (des grosses casseroles en fontes très lourdes). Pour éteindre , faut prendre de l'eau dans la main et jeter sur les mèches. Al hamdu lillah ils vendent des bouteilles de gaz aussi. 13500 francs la première bouteille, puis 3000 la recharge. Il y a des gazinières à partir de 30000.


Des frères ont ouvert une maktabah salafiyah juste après que je sois arrivé, al hamdu lillah. Ca marche bien, il y a des bons qumuss, des bons sitar, masha Allah, des parfums qui sentent forts, des bons livres (même de Dammaj, comme un livre d'arabe fait par deux Frères Indonésiens de Dammaj).


Sur les 5 français que je connais, 3 sont mariés à des djiboutiennes, un à une éthiopienne. Là un frère doit venir de france prochainement insha Allah. Pour les frères célibataires français, ça peut être un bon endroit où faire hijra. Il y a beaucoup de soeurs célibataires, dont quelques unes qui ont tout le Quran masha Allah, et un frère me disait que l'une d'elle a atteint les 40 ans et toujours pas mariée, Allahu l Musta'an.

Il y a des madrassas, bien qu'il faille améliorer un peu l'ensemble. Donc pour les femmes, elles peuvent apprendre. Il faut un moyen de transport car c'est pire que la france les bus d'ici. En général musique et mixité dans des petits bus japonais. Donc un scooter ou une voiture (pick-up ou 4x4). Pour la conduite, les routes sont parfois bien faites, et parfois tres mauvaises (gros trous, il faut passer à 20). Il n'y a pas de feu, parfois des stop. Le prix pour un scooter neuf varie de 176000 à 300000, d'après la puissance. Ce sont des scooters chinois et indiens.
Jusqu'à récemment je pensais qu'il n'y avait pas non plus de priorité à droite mais mon beau frère m'a dit le contraire... En fait je ne pense pas que les gens connaissent ça... En scooter (comme moi) il faut faire attention (surtout aux bus, ils mettent clignotant à droite pour tourner à gauche).


Pour revenir aux madrassas, il y a pas mal de soeurs qui apprennent, j'en connais 3 (madrassas) salafiyah.
Pour les hommes, on a un cours le jeudi et le vendredi soir après maghrib au "masjid du qadi" près de la maktaba en centre ville avec un frère Djiboutien. Là en ce moment c'est "al qawlu l mufid" de Shaykh Muhammad Ibn 'Abdil Wahhab (al Yamani) et "umdatu l ahkam" de l'Imam al Maqdissi, un livre de fiqh qui ne contient que des ahadith pris des sahihayn.


Pour les loyers, ça dépend des quartiers et de la taille, mais ça peut varier de 2000 à 30000 en général, bien que certains quartiers sont dans les 50000 francs (djiboutiens).
Ici l'eau est payante ainsi que l'électricité. Pour l'eau, elle a un goût un peu salé (sauf en dehors de la ville) ce qui fait que la plupart des gens achètent de l'eau minérale. La moins chère est la crystal (marque de coca cola) à 80 francs. Pour l'électricité, c'est très cher. Et tout le monde me dit que la clim est obligatoire en été (car là c'est l'hiver, il fait "que" 30) et la clim alourdit la facture.

Je demande à Allah Subhanahu wa Ta'ala d'améliorer nos dirigeants muslimin. Hier, la police a enlevé tous les étals de vendeuses de qat, wal hamdu lillah. Pour ceux qui ne connaissent pas, le qat est une drogue (bien qu'ici ils ne la considèrent pas ainsi, mais plutôt comme du thé lol) qui est beaucoup utilisée aussi au Yemen. Ici elle vient d'éthiopie.


En parlant d'Ethiopie, c'est de là que viennent les fruits et légumes du pays, Djibouti étant aride et désertique (donc presque rien). Masha Allah pour ceux qui aiment les bananes, les mangues, les pastèques... >>

Publié dans al-hijra

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